« Je pense que la priorité doit être donnée à la sécurité, parce qu’elle amène le reste : de l’emploi, des actions culturelles, des services pour la santé. La sûreté est un besoin des habitants dans toute la ville », soutient Lila Khechache, membre du conseil citoyen d’Orgeval Grand Reims. Les projets de renouvellement urbain doivent être pensés avec eux. Cette coconstruction avec les habitants et usagers du quartier est prévue par l’article 1.3 du règlement général de l’ANRU relatif au Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain.
Leur expertise d’usage doit être intégrée au stade du diagnostic, de l’élaboration du projet, lors du suivi des réalisations, et de l’évaluation des résultats. Mais, bien souvent, les habitants regrettent « de ne pas être associés ou de l’être de manière marginale aux étapes », relève Tarik Touahria, président de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France. « Pourtant, ils ont des analyses et des réponses pertinentes, sur les usages, les circulations, les espaces », atteste-t-il.
Pour inclure les citoyens dans les réflexions, des lieux de coconstruction
Plusieurs modalités existent pour donner voix au chapitre aux habitants des QPV. Les associer au diagnostic local de sécurité permet de cartographier leurs préoccupations et d’instaurer un lieu d’échange. La ville de Saint-Denis a opté pour ce format collectif. La Ville de Rennes a nommé des habitants référents sûreté pour un mandat de deux ans. Leur mission ? Récolter et relayer la parole des résidents au sein des instances du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance. À Nantes et à Villeurbanne, des conférences citoyennes sur la tranquillité publique sont des lieux de dialogue propices. Enfin, la Métropole européenne de Lille a lancé un appel à candidatures pour constituer un panel d’habitants et d’acteurs de la société civile.
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Dans un contexte de renouvellement urbain, les acteurs locaux peuvent aussi s’appuyer sur les diagnostics en marchant, et les remontées d’informations des gardiens d’immeuble, centres sociaux, associations, conseils de quartier ou citoyens, maisons du quartier ou du projet. Autant de lieux de coconstruction destinés à inclure les citoyens dans les réflexions, à prendre en compte leurs inquiétudes et leurs besoins, avec un objectif : mieux intégrer les enjeux de sûreté et redessiner les quartiers. « Toutes les actions qui aident à changer le visage du quartier faciliteront l’avenir professionnel des jeunes du quartier », souligne Lila Khechache.
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