Au cœur du quartier de la Mosson à Montpellier, elle s'engage pour l'émancipation des femmes

C'est dans les années 2000 que le destin de Soraya Rahal se lie à celui du quartier de la Mosson, actuellement en rénovation urbaine, et de ses habitantes. Elle est alors co-directrice de l’association AXENTS qui propose un accompagnement à la création d’entreprise, notamment aux femmes. « Après une quinzaine d’années à œuvrer dans le quartier, j’ai réalisé que l’insertion professionnelle des femmes ne se limitait pas à la création d’une entreprise. Il fallait prendre en compte les multiples problématiques (isolement, difficultés financières, langue...), discriminations qu’elles subissaient, et créer une structure qui lèverait ces freins », explique Soraya Rahal. En 2013, l’IMEIF pour l’émancipation des femmes naît de ce constat. « Notre expertise de terrain et notre connaissance du public sont des atouts essentiels pour apporter des solutions adaptées aux femmes, les sortir de la précarité et trouver une situation pérenne. La première étape reste l’émancipation financière. »

Ici, les femmes ont une posture de cheffes d’entreprise, se sentent valorisées et reprennent confiance

L’association propose des formations du secteur sanitaire et social, des cours de français et la couveuse d’entreprise culinaire, Shake Mama, pour se lancer dans l’entrepreneuriat. L’année dernière, une centaine de femmes ont été accompagnées. Et depuis mars 2024, dix habitantes de la Mosson sont en contrat d’appui au projet d’entreprise au seindu restaurant solidaire de la couveuse, Shake Mama. L’idée ? « Leur permettre de se professionnaliser et de monter en compétence pour concrétiser leur projet. Ici, elles ont une posture de cheffes d’entreprise, se sentent valorisées et reprennent confiance », affirme Soraya. Ce nouveau lieu se situe au coeur de la Mosson au sein de l’espace Gisèle Halimi, créé dans le cadre du NPNRU. « C’est une chance d’avoir ce local neuf que nous avons pensé et co-construit spécifiquement pour notre usage. L’espace Gisèle Halimi montre qu’il y a du changement en cours à la Mosson, c’est positif. On a tout intérêt à investir dans les quartiers, c’est important pour l’avenir », assure-t-elle.