Prof, écrivain, instagrammeur, il s'engage pour une école inclusive dans le Val-de-Marne

Depuis huit ans, Mouhamadou, professeur des écoles désormais remplaçant, construit son chemin dans l’éducation avec un objectif clair : donner du sens à son métier en travaillant là où il se sent utile. « Dans certaines écoles, je ne voyais pas l’impact de mon travail, les enfants comme les parents étaient déjà acculturés au système scolaire. Être remplaçant m’a permis de toucher un public plus large, issu de milieux sociaux différents, plus éloigné de la culture scolaire », se remémore Mouhamadou. Aujourd’hui, il exerce un peu partout dans le Val-de-Marne (94), un département où l’ANRU intervient dans plus de 30 quartiers prioritaires pour transformer le cadre de vie des habitants et améliorer les équipements publics, comme les écoles.

L’école reste un lieu essentiel. Si elle disparaît, c’est toute une ouverture sur le monde qui s’efface.

En travaillant dans différentes structures, il observe de près les effets du renouvellement urbain dans les quartiers : « Un bâtiment neuf, ça change tout ! Quand les salles sont chauffées parce que le bâti a bénéficié d’une rénovation énergétique, qu’il y a un gymnase, un terrain de basket, une architecture moderne… on enseigne mieux, les élèves sont motivés. Je pense qu’il faut aussi miser sur l’accès à la culture, notamment via les sorties scolaires ou les classes découvertes. La différence entre les écoles de la capitale et les écoles en banlieue est flagrante : un fossé culturel se creuse. » 

Selon lui, investir dans les écoles et la culture est une priorité pour garantir un apprentissage de qualité, des conditions dignes et réduire les inégalités. « Être prof, c’est aussi participer à leur parcours de citoyenneté, inculquer le vivre-ensemble et véhiculer les valeurs républicaines comme la fraternité. » Mouhamadou incarne aussi une diversité encore rare : « Pour certains élèves, je suis le premier professeur noir qu’ils rencontrent. » 

Un engagement pour l'éducation inclusive
En dehors des murs de l’école, il a créé un espace de dialogue sur les réseaux sociaux et a écrit un livre pour « rééquilibrer la balance » entre ce que l’on pense, sait ou oublie de l’école. Une démarche qui reflète son engagement pour une éducation inclusive. « L’école reste un lieu essentiel. Si elle disparaît, c’est toute une ouverture sur le monde qui s’efface. »