Olivier Klein : "Il faut davantage ouvrir l'école sur la ville et sur ses habitants"

Plus de 60 % des projets de renouvellement urbain intègrent un projet éducatif. En quoi ces projets sont-ils moteurs de la transformation des quartiers ?

Quand nous transformons un quartier, nous devons agir sur le logement, sur les équipements publics et en particulier les équipements scolaires. Car l’école joue un rôle essentiel dans l’attractivité d’un quartier. Tous les parents cherchent pour leurs enfants une école attirante avec un projet pédagogique ambitieux. Il y a également un enjeu en termes de carte scolaire ; l’école peut favoriser la mixité en accueillant des enfants issus d’autres quartiers. À l’ANRU, nous croyons que l’école est un élément phare du renouvellement urbain, qu’elle doit rayonner dans le quartier et contribuer à améliorer son image.

En ce qui concerne l'école, le renouvellement urbain doit être exemplaire, et même en avance

Dans beaucoup de quartiers, les écoles accueillent des médiathèques, des espaces culturels, des lieux pour les parents… En quoi est-ce important d’ouvrir les établissements scolaires à d’autres fonctionnalités ?

Je pense qu’il faut désacraliser l’école et l’ouvrir davantage sur la ville et sur ses habitants. Elle doit pouvoir être un lieu de partage. Elle doit pouvoir accueillir les enfants, même en dehors du temps scolaire. Elle doit aussi être un lieu où les parents se sentent bien, se retrouvent. En intégrant un centre de loisirs, une crèche, une médiathèque ou une annexe de la PMI dans une école, on permet aussi à tous les acteurs éducatifs d’apprendre, ou de réapprendre, à travailler ensemble.

Quel rôle joue l’architecture de l’école dans la réussite éducative des enfants des quartiers ?

Il est évident qu’un enfant se sentira mieux pour travailler dans un lieu agréable et rassurant. Mais plus qu’au bâti, il faut réfléchir à la place de l’élève dans l’école, aux circulations, à ce qui se passe dans la classe et dans la cour de récréation, à la cantine… Il faut aussi repenser le design scolaire. Les cours ne sont plus des grands espaces de bitume, mais des lieux végétalisés avec des îlots de fraîcheur par exemple. Aujourd’hui la salle de classe n’est plus une série de bureaux alignés les uns à côté des autres. Elle est beaucoup plus modulable, pour s’adapter aux nouveaux outils numériques, aux nouvelles méthodes éducatives. En cela, le renouvellement urbain doit être exemplaire et même en avance. Toutes ces réflexions que l’ANRU soulève sur l’école doivent pouvoir être distillées dans d’autres établissements et dans d’autres quartiers qui ne sont pas en renouvellement urbain.