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Les Promesses : Reda Kateb et l'équipe du film livrent leurs impressions
Vu dans en villes, le mag de l'anru
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Les Promesses, c’est l’histoire de Clémence (Isabelle Huppert), maire d’une ville de Seine-Saint-Denis. Elle livre avec Yazid (Reda Kateb), son directeur de cabinet, une bataille acharnée pour sauver le quartier des Bernardins, une cité minée par l’insalubrité et les « marchands de sommeil ». Ce sera son dernier combat, avant de passer la main à la prochaine élection. Mais quand Clémence est approchée pour devenir ministre, son ambition remet en cause tous ses plans… Une thématique pas forcément
« évidente » qui a pourtant attiré les spectateurs dans les salles. Pour Reda Kateb, le succès est mérité : Quand il y a une chose que j’estime de qualité qui s’adresse aux gens en les prenant dans toute leur dignité, le public répond présent, donc ce n’est pas tant que ça une surprise.
Le film est né à Clichy-sous- Bois, de la collaboration entre le réalisateur Thomas Kruithof (connu pour La Mécanique de l’ombre) et son coscénariste Jean-Baptiste Delafon (auteur de la série Baron Noir).
Reda Kateb : « Les rencontres qu’on a faites au Chêne Pointu nous ont inspirées »
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LES PROMESSES - Bande-annonce
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Le quartier des Bernardins décrit dans le film s’inspire spécifiquement du Chêne pointu, un quartier comportant des copropriétés dégradées et actuellement à l’aube de sa transformation dans le cadre du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU). Au-delà de sa dimension romanesque et fictive de thriller politique, ce long-métrage souligne les enjeux des programmes de rénovation urbaine de manière documentée. « Pour construire mon personnage, ça m’a beaucoup aidé de rencontrer Ahmed Bouhout, le directeur de cabinet d’Olivier Klein à Clichy-sous-Bois », relate Reda Kateb.Venir présenter le film dans cette ville après la sortie, c’est spécial : c’est ici qu’on a quasiment débuté le tournage. Les rencontres qu’on a pu faire au quartier du Chêne pointu sont restées avec nous tout au long du tournage et nous ont inspirées
, a livré l’acteur à l’issue d’une séance organisée à l’Espace 93 de Clichy-sous-Bois (que l’on aperçoit d’ailleurs dans le film).
Pourquoi cette thématique du logement ? Il y avait quelque chose d’universel à raconter dans la manière dont ça touche les citoyens concernés par ces problèmes, et en particulier ceux qu’on a choisi de représenter
, souligne Thomas Kruithof. Pour la cité des Bernardins, un chemin semé de péripéties s’annonce, mène à un retournement de l’histoire et au début d’un long processus. Probablement, quelque chose qu’on a approché avec ce film, c’est la grande complexité de la rénovation urbaine. Et pour cela, il fallait qu’on comprenne comment on en était arrivé là.
Jean-Baptiste Delafon, coscénariste acquiesce : Au début, j’étais impressionné par l’ampleur de l’ANRU, par l’ampleur de ce qui s’était fait. Il y a même un moment où je me suis demandé si c’était pertinent de faire un film qui parle d’une forme d’abandon des pouvoirs publics sur certains territoires, et en fait je vois des milliards qui sont dépensés pour rénover des quartiers. Ensuite, j’ai compris que c’était beaucoup plus compliqué que ça, notamment sur la question des copropriétés dégradées, qui est une question immense.
Reda Kateb, de son côté, évoque spontanément le rôle fondamental et prioritaire des maires dans la rénovation urbaine
.
« On a voulu montrer qu’en renouant un dialogue, on peut mettre en place la rénovation urbaine »
La figure du maire de banlieue est aussi au coeur du film. C’est une personne clé de la République et il a un point de vue sur la banlieue qu’on ne connaît pas beaucoup
, souligne le coscénariste. On pensait initialement finir le film en 2020 avant les élections municipales, mais le film nous a pris plus longtemps que prévu. En même temps, c’est peut-être un heureux hasard d’avoir sorti le film à ce moment-là de l’histoire de la France
, sourit Thomas Kruithof.
Le travail de reconstitution a en tout cas été salué par plusieurs élus depuis la sortie du film. Ce qu’on veut montrer, c’est que le dialogue est compliqué quand il y a de la colère et de la misère, mais qu’il n’y a qu’en créant une forme d’adhésion et qu’en renouant une forme de dialogue avec les habitants qu’on peut arriver à mettre en place la rénovation urbaine.
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