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À proximité du tramway, une nouvelle résidence accueille 60 logements dédiés aux seniors. © ANRU

En immersion

A Angers, Monplaisir poursuit sa transformation au service des habitants

La Ville d’Angers a mené des opérations de renouvellement urbain en partenariat avec l’ANRU à partir de 2004. Exemple avec Monplaisir, qui se transforme dès 2018 par le biais du NPNRU. Objectif : en faire un quartier inclusif au service de la qualité de vie des habitants.

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#EnImmersion 🏢 Qu'a changé l'action de l'ANRU à Angers ? Notre reportage dans le quartier Monplaisir

Ce 3 juillet, les habitants ont pris possession de la rue de l’Écriture. Sous les tentes blanches, les associations de Monplaisir proposent des animations aux passants : lecture, stand peinture, atelier bienêtre…
Les riverains célèbrent « Monplaisir est dans la place », une fête de quartier pour redonner vie à la place de l’Europe. Depuis 2020, les tractopelles s’activent pour redessiner ce coeur de quartier. « En période de travaux, c’est notre rôle en tant que centre social, avec la Ville, les institutions, les autres associations, de créer et de continuer à maintenir une sorte d’activité sociale », défend Youssouf Senoussi, président de la Maison Pour Tous. Cette opération urbaine a notamment débuté dans les secteurs Grand-Pigeon, Deux-Croix/Banchais. La dynamique s’est poursuivie à Monplaisir et Belle-Beille. Elle concerne au total près d’un habitant sur cinq d’Angers au sein de cinq quartiers prioritaires, pour un investissement total de 500 millions d’euros, dont 100 millions de la part de l’ANRU.
« Monplaisir n’a pas fait l’objet de rénovation, ni de réhabilitation pendant une quarantaine d’années. L’enjeu est capital : il s’agit d’en refaire un quartier où l’on prend plaisir à vivre et à venir travailler », soutient Francis Guiteau, adjoint à la rénovation urbaine, à la vie des quartiers et à la vie associative. 

Place de l’Europe, l’emblématique barre, symbole des constructions HLM des années 1960, a été démolie. Une nouvelle résidence accueille 60 logements dédiés aux seniors. D’ici à 2025, son rez-de-chaussée abritera des cellules commerciales, un pôle de santé et des logements locatifs. Des commerces provisoires ont été délocalisés rue de Normandie pour la durée des travaux. En face, le gymnase flambant neuf de 7 000 m² a été investi par les Loups d’Angers, champions de France de tennis de table. Rue de Haarlem, une bibliothèque-ludothèque a été inaugurée en avril 2023.

L’édifice a même été pensé pour accueillir le service des bâtiments de la communauté urbaine. Le groupe scolaire Voltaire est en pleine mutation. Au total, 1 470 logements vont être rénovés et 430 reconstruits dans un objectif de mixité sociale. Monplaisir compte 60 % de logements sociaux. C’est le quartier le plus pauvre de l’agglomération.

Accès à la santé et place des femmes dans l’espace public

Pour Charline Barouki et Élise Houdebine, co-fondatrices de Maison Olympe – un centre de santé globale et inclusive qui combine consultations gynécologiques et pôle estime de soi –, s’installer dans ce quartier prioritaire s’est imposé comme une évidence. Dans le cadre du NPNRU, l’association a pu bénéficier d’un local pour s’implanter. « Ici, toutes les situations de vulnérabilité, les difficultés sociales qui viennent impacter la santé sont considérées, repérées et accompagnées », précise Élise Houdebine. À travers l’organisation de marches pour se réapproprier le territoire, Maison Olympe vient remobiliser la place des femmes dans l’espace public. À cet égard, l’arrivée du tramway facilite les déplacements. 

 

« En venant ici, les femmes travaillent leur mobilité dans le quartier. Plus elles ont la capacité d’être et d’agir grâce à leur cheminement, plus elles sont en mesure de participer à la vie de la communauté », formule Charline Barouki. À Monplaisir, la municipalité promeut une culture de l’égalité. 1 400 citoyens ont choisi de renommer le jardin Georgette Boulestreau, en l’honneur de cette sage-femme angevine. Une dénomination symbolique qui rappelle la nécessité de repenser l’aménagement urbain au prisme de l’égalité.

Elle parle de la transformation du quartier

« La construction de la Maison Olympe permet aussi d’accompagner cette dynamique en cours dans le quartier. L’idée, c’est d’accueillir les habitantes de Monplaisir mais aussi de faire rayonner la structure au-delà et de faire venir des personnes de l’extérieur. »

Élise Houdebine, médecin généraliste et co-fondatrice de la Maison Olympe

Quartier Monplaisir - Angers