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Fort-de-France : une ambitieuse transformation urbaine avec l'ANRU

En 2005, la ville de Fort-de-France a entamé avec le Programme National de Rénovation Urbaine (PNRU) une opération de rénovation urbaine d’ampleur. Le NPNRU et le plan Action Cœur de Ville visent désormais à revitaliser et moderniser l’épicentre du chef-lieu de la Martinique, et à faire de Bon Air et Volga Plage des quartiers résilients.

Vu dans en villes, le mag de l'anru

Publié le 17 décembre 2024

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Fort-de France : qu'a changé l'action de l'ANRU ? Notre reportage

Agrandir l’image — La place de la Savane et son grand parc ont été rénovés.

Repeupler le cœur de la ville de Fort-de-France : c’est l’un des enjeux majeurs de ce grand chantier urbain mené conjointement par la ville et l’ANRU depuis le Programme National de Rénovation Urbaine (PNRU). « En produisant du logement qui permet d’accueillir des étudiants, jeunes actifs et seniors, nous voulons revitaliser le centre-ville et lutter contre la vacance », explique Didier Laguerre, maire de la capitale administrative et économique de la Martinique. La ville dispose d’un patrimoine architectural remarquable mais dégradé. « Fort-de-France s’est construite contre la nature. Le centre-ville était un marécage qu’il a fallu assécher, assainir. Sa population a doublé à trois reprises », retrace le maire. Une explosion démographique liée à l’éruption de la montagne Pelée en 1902, puis à l’effondrement de l’économie sucrière.

Une dynamique de reconstruction de la ville sur la ville

Pour Sandrine Tronc, habitante, la réhabilitation permettra « de changer l’image de manière positive, tout en valorisant l’identité du centre-ville ». Au total, 100 logements et 30 locaux commerciaux vont être recyclés pour dynamiser l’offre. Les abords de la Cour Perrinon aux teintes chatoyantes ont d’ailleurs été réaménagés dans le cadre du PNRU. Bientôt, le marché aux poissons fera peau neuve. Boulevard Modock, de larges trottoirs vont être repensés pour fluidifier le trafic et améliorer le confort des usagers. Construite en 1856, la fontaine Gueydon — premier édifice d’adduction d’eau potable dans le centre-ville — va être remise en eau. Un parc arboré alentour créera une nouvelle attractivité touristique de l’autre côté du canal. Entamée dans le cadre du premier programme, la rénovation du parc Aimé Césaire et de La Savane se poursuit. Des chantiers conduits avec un apport financier de 52,3 millions de l’ANRU. « Ce soutien a permis d’amorcer cette dynamique de reconstruction de la ville sur la ville », souligne Didier Laguerre. La fin des travaux est prévue à l’horizon 2030.

Les problématiques prises en charge dans le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain concernent d’autres quartiers de Fort-de-France. Dans les années 1950, les populations issues de l’exode rural s’installaient en périphérie. « Volga Plage est un quartier autoconstruit. Il a été édifié sur un espace de mangrove remblayé à la force des hommes », explique Céline Chartol, chargée de mission au sein de l’Agence de développement local de Volga Plage (Adlvp). Aujourd’hui, la structure porte un projet de parc agri-urbain.

Dans le cadre de l’appel à projets Quartiers Fertiles, l’Adlvp veut inscrire une démarche alimentaire sur le quartier, grâce à la reconquête des espaces délaissés pour la mise en place de jardins partagés, de chantiers d’insertion et d’une ferme agro-écologique. « L’objectif est d’améliorer la qualité de vie, commercialiser des fruits et légumes, et permettre aux habitants de s’inscrire dans des activités économiques valables et valorisables grâce à la renaissance du quartier par le vert », poursuit-elle. Outre la création de ces espaces propices au lien social, il s’agit de désenclaver le quartier et d’agir sur l’habitat

Des opérations qui profiteront à l'ensemble des habitants

« Dans le cadre du NPNRU, nous intervenons sur la réhabilitation de façon à assainir les réseaux d’eaux usées et d’eau pluviale, complète Cyril Eichelbrenner, maître d’oeuvre en charge de l’aménagement urbain. Nous travaillons aussi sur la requalification de Bon Air en Écoquartier. » Suite aux démolitions réalisées dans le premier Programme National de Rénovation Urbaine, le premier bâtiment Pierre Rassin a été livré en 2017. « Désormais, l’ambition est de produire 477 logements nouveaux mixtes, en accession et locatif social, pour reloger les personnes en retour sur site et accueillir une nouvelle population », informe Yannis Balfast, directeur général de la SAS Bon Air. Des opérations qui profiteront à l’ensemble des Foyalais.

Elles parlent de la transformation du quartier

« Nous avons de très beaux bâtiments laissés à l’abandon, des maisons de ville avec des cours intérieures qui sont de véritables pépites. Pouvoir les rénover et mixer les offres permet d’apporter de la mixité dans le centre-ville. »

« Certains bâtiments ont des fondations assez problématiques du fait de la présence de l’eau sous la surface de la ville. C’est une grosse contrainte pour la pose des réseaux d’eau et d’assainissement, en grande partie sous le niveau de la mer et qui se dégradent relativement vite. »