Repères, Vie de l'Agence
Le renouvellement urbain : une discipline en constante évolution
Vu dans en villes, le mag de l'anru
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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France doit reconstruire. Les hautes tours sortent de terre, transforment le visage des quartiers entre les années 1950 et 1970. Cette politique des « grands ensembles » a indéniablement permis un accès au confort moderne pour ses habitants. Mais ils sont nombreux à se plaindre de l’absence de commerces, de transports, de vie de quartier. Un changement de paradigme était nécessaire. La naissance de la politique de la ville à la fin des années 1970, la création d’un ministère de la ville en 1990 ou celle de l’ANRU en 2004 témoignent, chacune à leur façon, de cette volonté d’adapter l’intervention publique aux réalités des quartiers prioritaires.
Prenons l’ANRU, bras armé de la politique de la ville depuis vingt ans. « Sa force est d’avoir créé un consensus politique historique qui a donné lieu à une efficacité opérationnelle indéniable et salutaire », estime Marion Talagrand, urbaniste et paysagiste, qui a notamment travaillé au Val Fourré à Mantes-la-Jolie pour l’ANRU 2. Même écho chez Loïc Josse, architecte, membre depuis 2006 du pôle d’appui de l’ANRU sur la qualité des projets de renouvellement : « L’Agence a permis de passer du stade de l’idée à la phase opérationnelle, avec des financements adaptés ».
Démolir, une vraie rupture
Surtout, l’ANRU a porté une véritable rupture : la démolition-reconstruction pour améliorer, de manière significative et spectaculaire le cadre de vie des habitants. « La démolition de logements sociaux, dans les quartiers anciens et très dégradés, était un sujet jusque-là tabou », confirme Loïc Josse.
Aujourd’hui, les grands principes de l’ANRU, aussi vertueux et opérants soient-ils, gagneraient à être revisités au regard de la diversité des territoires. C’est en tout cas l’opinion de Marion Talagrand : « Considérer l’existant, les singularités et les besoins de chaque site ne pourrait qu’enrichir les projets et réduire l’impact écologique dans certains cas. »
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De nouveaux défis à relever
Sans compter qu’émergent de nouveaux défis à relever en matière de renouvellement urbain : transition écologique, sauvegarde du patrimoine, égalité des chances, etc. « Avec l’ANRU 2, on est sorti du registre de réparation. Il s’agit de penser ces quartiers comme une ressource pour les territoires. À Mantes-la-Jolie, le Val Fourré représente la moitié de la population de la ville. La surface d’espaces publics à réaménager est énorme », insiste Marion Talagrand.
Autre signe qui ne trompe pas : dans les écoles d’architecture, l’enseignement se focalise sur la transformation de l’existant, porté par la nécessité de réduire l’empreinte carbone de la construction. Les politiques publiques du renouvellement urbain sauront-elles s’adapter à cette nouvelle donne, cette fois-ci encore?
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