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© Mathieu Delmestre

Repères, Vie de l'Agence

Jean-Louis Borloo : "Ce que je retiens de l'histoire de la rénovation urbaine ? Quand tout s'est mis en mouvement"

À l'occasion des vingt ans de la rénovation urbaine et de l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, l'ancien ministre délégué à la Ville et fondateur de l'ANRU porte un regard sur l'histoire de cette politique publique.

Vu dans en villes, le mag de l'anru

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Le billet de Jean-Louis Borloo, ancien ministre délégué à la Ville et fondateur de l'ANRU

Le renouvellement urbain, ce sont des histoires humaines invraisemblables. C'est le plus grand chantier civil de l’histoire de France. C’est dix fois Haussmann, pour bien se rendre compte de l’ampleur de ce phénomène. Le renouvellement urbain a vingt ans, mais j’ai l’impression que ça a commencé hier. C’est un programme pour les mamans, c’est un programme de fraternité. Les grues qui ont fait tout ça étaient des mains tendues de la République. Il s’agissait d’ouvrir… D’ouvrir le quartier, de faire de la mobilité. De casser tout ce qui l’enfermait. Il y a eu une première décennie assez incroyable, toute la nation s’était mobilisée en complément à la rénovation urbaine : les zones franches urbaines, les équipes de réussite éducative, les adultes relais que sont les mamans, les internats d’excellence… Le facteur clé de la réussite d’un projet? Au fond je n’en sais rien, car chaque communauté humaine est spécifique et particulière, et c’est le cas aussi de chaque urbanisme. Cela se fait plus ou moins vite d’un endroit à l’autre, car c’est la nature humaine, mais il faut le rêver tout ça. Ce qu’il faut, c’est de l’enthousiasme, c’est faire ensemble, c’est accepter qu'il y ait des désaccords et des inquiétudes.

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Lire notre dossier : le renouvellement urbain, quelle histoire !

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Même si vous êtes dans un immeuble épouvantable à vivre, où l’ascenseur ne marche plus, où il y a des fuites, c’est votre logement, c’est là où vous avez vos enfants. C’est un déchirement quand vous devez partir, même si vous savez que vous allez dans un endroit qui sera mieux, dans un quartier qui sera plus agréable. Quel bilan peut-on tirer de ces vingt ans de renouvellement urbain? Aujourd’hui, on ne sait pas où on en serait si cela n’avait pas été entrepris. Le moment que je retiens dans son histoire? C’est quand, après ces déchirements, ces émeutes, ce sentiment de cicatrice urbaine, tout ceci s’est mis en mouvement. Ça a été victime de son succès car ce n’était plus un problème, on ne s’en est donc plus occupé. Ce n’était peut-être pas sur la pile des priorités. Maintenant c’est reparti et c’est ma plus grande joie. 

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