En immersion

Saint-Pierre de la Réunion : des quartiers plus durables pour améliorer le cadre de vie

L’ANRU accompagne la transformation des quartiers prioritaires dans les départements ultramarins dans le cadre du NPNRU, au même titre que ceux de France métropolitaine. C’est le cas de la commune de Saint-Pierre, sur l’île de La Réunion. Découvrez l’action de l’Agence dans les quartiers de la Ravine Blanche et de Bois d’Olives.

Vu dans en villes, le mag de l'anru

Publié le 21 juin 2023

Découvrez notre reportage

En Immersion à Saint-Pierre de la Réunion (974), dans les quartiers Ravine Blanche et Bois d'Olives

Agrandir l’image — L’école Jean-Jaurès dans le quartier de la Ravine Blanche. ©ANRU

Sur le flanc ouest, la Ravine Blanche est le quartier le plus dense de Saint-Pierre. Conçu comme une périphérie d’habitat social dans les années 1960, ce secteur n’a jamais été intégré au reste de la ville. Au fil du temps, le bâti s’est dégradé, favorisant l’exclusion et la précarité.

Depuis 2011, un projet de rénovation urbaine vise à intégrer la Ravine Blanche dans la trame urbaine et à favoriser la mixité. Axe majeur : la diversification, avec la construction de 175 logements en accès à la propriété. La délimitation entre espace public et emprises privées favorise un retour à la sécurité. Il était dur de vivre ici à cause de la délinquance. Depuis la rénovation, le quartier est devenu plus paisible et je m’y sens bien, atteste Charlène Virin, habitante et vice-présidente d’Ansamb Pou Nout Tout. Créée en 2019, cette association entend retisser le lien entre générations, en organisant des activités sportives, culturelles ou des ateliers ramassage de déchets. Le parc est devenu un point de rassemblement pour les associations et les communautés, précise-telle.

Cet écoquartier a permis de retrouver un mieux vivre ensemble

Car ce parc urbain constitue une des réalisations emblématiques du PNRU. Deux hectares avec un corridor écologique de végétaux endémiques, dont profitent les enfants de la nouvelle école Jean-Jaurès, implantée à deux pas. Dans une démarche écologique, quatre bassins de rétention avec des noues d’infiltration assurent une gestion vertueuse des eaux pluviales.

À cet égard, le quartier fait figure de pionnier dans la prise en compte de l’environnement dans la politique de la ville. En 2013, la Ravine Blanche a obtenu le label Écoquartier. Les habitants s’unissent autour de ce projet, peu importe leur différence sociale ou culturelle. Cet écoquartier a permis de retrouver un mieux vivre ensemble, se félicite Héléna Araye, élue en charge de la lutte contre les exclusions et l’habitat indigne.

Transition verte dans le cadre des Programmes d'Investissements d'Avenir

Au nord-ouest, le quartier de Bois d’Olives est en pleine évolution grâce au Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) porté par l’ANRU dans le cadre du NPNRU. 87 foyers ont ainsi bénéficié de l’installation de systèmes d’eau chaude sanitaire alimentés à l’énergie solaire. Cette transition verte a permis aux familles de réduire leur facture énergétique de 250 euros par an. Il est toujours difficile de faire changer les habitudes, mais à force de discussions, les habitants ont adhéré au projet, témoigne Marie-Claire Guien, élue de quartier à Bois d’Olives. À l’avenir, une réhabilitation écologique, avec isolation thermique, mini-centrales photovoltaïques, aération et remplacement des équipements énergivores est envisagée pour 50 foyers.

Il est toujours difficile de faire changer les habitudes, mais à force de discussions, les habitants ont adhéré au projet

Dans le cadre du PIA « Ville durable et solidaire », des actions de coaching énergie et de sensibilisation ont été mises en place. Je fais plus attention, je débranche les veilleuses, la télévision, le modem de mon ordinateur et j’évite d’allumer partout, assure Marie-Eva Brizot, qui a vécu toute sa vie à Bois d’Olives. Autre innovation notable dans les foyers : les eaux ménagères seront récupérées pour alimenter les chasses d’eau et irriguer les espaces verts.

Inaugurés en 2017, les jardins partagés poursuivent un objectif : favoriser une alimentation saine. Les associations locales cultivent les parcelles. Pour réduire les émissions de polluants, des vélos électriques en location et quelques cycles en libre-service ont été mis à la disposition des habitants. Et depuis le 15 mai 2023, un système de deux véhicules en autopartage est proposé. La ville souhaite développer le maillage des pistes cyclables. D’ici quelques années, deux pistes structurantes traverseront le quartier, conclut l’élue.

Elle parle de la transformation du quartier

L’association Jades propose le développement d’un jardin d’insertion et fait bénéficier d’opportunités d’emploi dans l’aménagement et l’entretien des espaces verts. Nous aurons bientôt un jardin pédagogique avec un jardinier itinérant. Tout cela n’aurait pas été possible sans le soutien de l’ANRU.