PNRU, Bilan

Rennes, Meaux, Lyon, Boulogne : quatre exemples de quartiers transformés grâce au PNRU

Refonte et diversification de l'offre de logements, réaménagement de l'espace public et renforcement des équipements publics, culturels commerciaux... voici quatre exemples de transformations profondes de quartiers populaires dans le cadre du Programme National de Rénovation Urbaine. Les acteurs de cette attractivité retrouvée témoignent.

Vu dans en villes, le mag de l'anru

Publié le 6 février 2024

Rennes

Nous avons réussi à diversifier le quartier en préservant son caractère populaire

Marc Hervé, 1er adjoint au maire de Rennes, délégué à l'urbanisme : Dans le quartier Villejean, le PNRU s’est déployé dans un contexte très favorable. Rennes a fait un choix très atypique dès les années 1960 : elle a considéré que les classes populaires et les ouvriers devaient être logés non pas en périphérie mais au sein de la ville. Comme tous les quartiers de Rennes, Villejean s’est donc construit dans l’intra-rocade. Par ailleurs, le quartier est connecté au métro depuis 2002. Le PNRU nous a permis de retravailler tout l’espace public en l’ouvrant sur la ville avec l’aménagement de la dalle Kennedy et en le végétalisant avec le parc du Berry. Nous avons également réhabilité les logements en préférant l’évolution de l’existant à la démolition. Nous avons aussi commencé à diversifier l’offre de logements : accession sociale à la propriété, logements étudiants... et les formes urbaines, avec des maisons sur le toit d’un parking silo. Cette diversification s’est faite sans renier le caractère populaire du quartier, ce qui est primordial à nos yeux. Le NPNRU amplifie ce mouvement. Aujourd’hui, le contexte est encore plus favorable : l’offre de logements libres dans ces quartiers permet de répondre en partie aux fortes tensions immobilières et d’atteindre les équilibres sociologiques attendus par ces grandes opérations.

Agrandir l’image — ©Ville de Boulogne-sur-Mer

Boulogne-sur-Mer

Grâce à ce programme, nous avons révolutionné le système de production de chaleur

Frédéric Cuvilier, maire de Boulogne-sur-Mer : À partir de 2004, le secteur Transition dans le quartier du Chemin- Vert s’est métamorphosé, grâce au soutien massif de l’ANRU mais aussi de la Région, de la Caisse des Dépôts et de la Communauté d’agglomération du Boulonnais. Notre ville a d’ailleurs été une des premières à signer la convention du PNRU. Le parti pris architectural et urbain a été de « reconstruire de la ville sur la ville », en démolissant la plupart des barres, essentiellement pour des raisons de vétusté du bâti, et en remodelant une tour. Au final, 746 logements ont été démolis, 634 logements ont été construits sur le site (et 114 hors site), et 186 réhabilités. L’opération s’est achevée en 2015 et s’est traduite par une reconfiguration du quartier, une amélioration notable de la qualité des logements, avec l’obtention des labels BBC, HPE et THPE pour les résidences neuves, ainsi que par la mise en place d’un réseau de chaleur. Nous avons révolutionné notre système de chauffage et de production d’eau chaude afin de permettre aux habitants de faire des économies d’énergie et de charges. Ce réseau utilise des énergies renouvelables, contre du fioul et du gaz auparavant. Un gain écologique évident : le chauffage à granulés bois émet 11 fois moins de CO2 que le chauffage au fioul.

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Meaux

Le PNRU a redonné dignité et espoir à des milliers de Meldois

Jean-François Copé, maire de Meaux et Président de la Communauté d’Agglomération Pays de Meaux : Depuis bientôt vingt ans et le premier programme de l’ANRU, les quartiers de Dunant (ex Pierre Colinet) et de Beauval ont vécu une transformation complète. Amélioration du cadre de vie, égalité des chances, emploi, sécurité, mobilité, autant de sujets sur lesquels nous nous sommes mobilisés afin de rendre la ville plus agréable et plus sûre. Les tours de plus de quinze étages ont laissé place à des bâtiments à taille humaine, des commerces, un pôle médical, des espaces verdoyants, et des installations sportives et culturelles modernes. Les démolitions ont permis de créer une rupture avec le modèle stigmatisant des grands ensembles pour un retour à un urbanisme apaisé, offrant des logements plus adaptés aux habitants. L’action de l’ANRU, ses réflexions d’ingénierie et ses financements, associée à une mobilisation indispensable des habitants, a permis de redonner dignité et espoir à des milliers de Meldois. Voici ce que peut accomplir le PNRU.

Lyon

Nous avons renouvelé le quartier avec les habitants

Bruno Couturier, Directeur de projet de renouvellement urbain de 2006 à 2021 pour le quartier de La Duchère à Lyon : Dès 2005, le quartier de la Duchère a connu une transformation profonde dans le cadre du PNRU. La particularité de ce projet est son élaboration en concertation avec les habitants, d’autant qu’ils avaient peur que l’on fasse « table rase » de l’existant. Lors de cette concertation, 252 propositions ont été émises et les élus se sont engagés sur 60, dont la création d’un comité de suivi participatif et une charte du relogement à l’échelle de l’agglomération. Ceux qui voulaient être relogés à la Duchère le seraient. Le bilan du PNRU est positif. L’amélioration en continu du projet urbain en intégrant de nouveaux enjeux, tels que la transition écologique ou des aménagements non genrés, et en créant des équipements publics (écoles, bibliothèque, halle d’athlétisme) combinée à une politique économique volontariste ont permis de retrouver une mixité sociale. Nous comptons désormais 20 % de professionnels intermédiaires (contre 16,5 % en 2010) et 11 % de cadres supérieurs et professions intellectuelles (contre 6 % en 2010). Labellisé écoquartier en 2013, le quartier a sensiblement amélioré son image. Si ces évolutions restent fragiles, elles seront confortées par la mise en oeuvre du NPNRU en coconstruction avec les habitants sur les secteurs Sauvegarde et Château.