Rennes : comment Maurepas s'est transformé avec l'ANRU

« Avec la rénovation urbaine, Maurepas connaît une nouvelle jeunesse », décrit Johanna Hariri cogérante de Ti’Grains, une épicerie en vrac. Cette commerçante a passé toute son enfance aux Gayeulles. Il y a six ans, après avoir vécu par monts et par vaux, elle décide de revenir s’installer dans ce quartier prioritaire de l’agglomération rennaise. Maurepas est alors en pleine mutation dans le cadre du PNRU. Un centre commercial neuf se profile place Lucie-et- Raymond-Aubrac, nouvelle centralité du quartier. Johanna Hariri et son mari y voient l’opportunité d’ouvrir un commerce. « Nous l’avons imaginé comme un magasin de proximité, un lieu d’échange. Nous avons acquis une vraie importance dans le quartier. Le pari est réussi », se félicite la commerçante. 

Avec les programmes portés par l'ANRU, le paysage urbain des Gayeulles a changé de visage

À quelques rues de là, l’Espace social commun (ESC) Simone-Iff a été inauguré en avril. Les habitants peuvent s’y rendre pour toute démarche sociale ou administrative. La salle de spectacle Guy-Ropartz a été agrandie. L’arrivée du métro, emblématique dans le quartier, a été facilitée notamment par les aménagements financés dans le cadre des programmes ANRU. La station de métro « Les Gayeulles » a été mise en service en 2022. « Pour aller dans le centre-ville, je mets désormais deux minutes, la ligne B nous change la vie ! », se réjouit Klervi Donot, habitante. « La question des transports est structurante. Au-delà des mobilités, c’est l’occasion de repenser les espaces publics, les places dédiées aux stations de métro », explique Nathalie Appéré, maire de Rennes et présidente de la Métropole. 

Dans le cadre du PNRU et du NPNRU, le paysage urbain des Gayeulles a changé de visage. L’avenue de Rochester a été réduite à deux voies. Le mail piéton et les pistes cyclables ont aussitôt été investis par les habitants, comme en témoigne Johanna Hariri : « Nous faisons tout à vélo, les enfants vont à l’école à pied. » 

Place de l’Europe, l’école Toni-Morrison accueille 200 enfants depuis la rentrée dernière. « Aux Gayeulles, l’opération est quasi achevée. C’est un morceau de ville qui respire, avec des espaces de qualité, des services renforcés », commente Nathalie Appéré. « Les logements ont été diversifés, tout comme les formes d’architecture. » Rue Marthe-Simard, une quarantaine de maisons individuelles ont pu être acquises à des prix abordables.

69 millions d’euros pour améliorer logement et cadre de vie 

Direction « Gros Chêne », situé à une station de métro. Dans ce secteur, le NPNRU vise à reconfigurer la dalle commerciale et à requalifier la majorité du patrimoine locatif existant. Le NPNRU en chiffres à Maurepas, c’est près de 3 000 logements sociaux requalifiés, dont 1 972 grâce aux subventions de l’ANRU. Après deux ans de travaux, les deux tours Mounier, répondant au nom de Groix et Guérande, ont été reconfigurées en concertation avec les habitants. « Des résidences dédiées aux jeunes actifs, des espaces de coworking et des espaces associatifs ont permis de diversifier les usages et les publics », décrit Nathalie Appéré. La terrasse abrite la Maison des habitants, un espace commun. 

Au pied de l’immeuble « La Banane », un espace dédié abritera d’ici à 2026 un pôle petite enfance, une ludothèque et un nouvel espace du musée des Beaux-Arts. Au total, l’ANRU a apporté 69 millions d’euros pour améliorer le logement et le cadre de vie. « Au-delà de l’accompagnement financier, c’est un dialogue permanent pour que ces opérations soient aussi bien pensées que possible. Nous le devons aux habitants du quartier », souligne la première magistrate de Rennes.