Philippe Bies : "Nous souhaitons développer davantage nos formations pour les élus locaux"
Député très impliqué dans les problématiques du renouvellement urbain et du logement, Philippe Bies succède à Alain Cacheux à la tête de l'École du Renouvellement Urbain. À l'heure de l'accélération des projets du NPNRU, le président détaille son ambition pour l'école.
Vu dans en villes, le mag de l'anru
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Pouvez-vous retracer votre parcours ?
J’ai été pendant douze ans adjoint au maire de la ville de Strasbourg. J’ai été président de deux bailleurs sociaux, la SEM immobilière de la Ville de Strasbourg et l’office public de l’habitat de l’Eurométropole de Strasbourg, qui est très impliqué dans les projets de renouvellement urbain. En tant que député, j’ai été rapporteur pour avis de la loi Lamy, de la loi Alur et rapporteur de la partie logement de la loi Égalité et citoyenneté. Aujourd’hui je suis toujours membre du comité exécutif de l’USH et du bureau de la fédération des offices publics. Depuis mars, je succède à Alain Cacheux à la tête de l’ERU. Il était un grand défenseur du logement social et était très impliqué au sein de l’école.
Nous adaptons les formations en fonction des évolutions des programmes et des dispositifs, pour être au plus près de l’actualité des projets
En quoi l’ERU est essentielle pour la réussite des programmes de renouvellement urbain ?
Les questions de renouvellement urbain sont complexes. Ce sont des opérations longues, qui réunissent tous les champs de la politique de la ville. Cette école a vocation à former, mais aussi à perfectionner, celles et ceux qui participent à ces opérations. Elle est un lieu participatif, interactif et évolutif. Et c’est pourquoi nous adaptons les formations en fonction des évolutions des programmes et des dispositifs, pour être au plus près de l’actualité des projets. L’école a aussi la spécificité de former des habitants et des élus. Une diversité qui fait toute sa particularité.
Quelles sont vos ambitions pour l’école ?
Nous souhaitons développer encore davantage nos formations pour les élus locaux. Beaucoup de nouvelles équipes municipales sont arrivées en 2020 et nous voulons profiter des deux prochaines années pour les former sur ces questions très complexes. C’est d’autant plus important en ce moment, où nous sommes dans une dynamique d’accélération des projets du NPNRU.
Tout ce qu'il faut savoir sur l'école
L'École du Renouvellement Urbain (ERU)
Créée avec le lancement du PNRU, l’ERU forme tous les professionnels qui interviennent dans les projets, mais aussi des élus et des habitants des quartiers. Malgré la crise, elle continue à assurer les cours à distance avec 89 journées de formation en 2020.
L’école propose des formations sur toutes les thématiques liées au renouvellement urbain. Elle s’adresse aux agents des services de l’État, aux bailleurs sociaux, aux employés des collectivités locales. Elle forme aussi les habitants, et, depuis peu, les élus. Enfin, une série de formations est destinée aux délégués du préfet et aux agents des DDT. L’ERU est financée par l’Union sociale pour l’habitat, la Banque des Territoires, l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et l’ANRU, qui participent à l’élaboration des programmes de formation.
Les cours sont assurés par des professionnels du renouvellement urbain, qui se sont spécialisés sur une thématique. Chaque module de formation dure deux ou trois jours et repose beaucoup sur les échanges entre participants mais aussi sur des ateliers, des visites de site. Les sessions se déroulent normalement à l’école, à Aubervilliers, mais avec la crise du Covid, l’ERU s’est adaptée pour assurer les formations à distance. Nous réfléchissons à aménager notre offre de formation en alliant au mieux les cours à distance et en présentiel, annonce Chantal Talland, directrice de l’école.
Les formations pour les professionnels s’organisent autour de cinq thématiques : le management de projet, le développement économique et l’attractivité des quartiers, l’aménagement et la stratégie urbaine, la stratégie de l’habitat et la coconstruction avec les habitants. Ce programme change chaque année. Nous sommes à l’écoute de nos stagiaires qui veulent des formations très opérationnelles, précise Chantal Talland. Nous faisons aussi évoluer les programmes en fonction de l’actualité.
Depuis 2011, les habitants peuvent aussi se former au renouvellement urbain. Deux formations leur sont dédiées. La première s’adresse aux habitants « acteurs » de leur quartier et met l’accent sur leurs moyens d’action dans les projets. La seconde est destinée aux membres des conseils citoyens. Ces formations sont intégralement prises en charge par l’ANCT.
Depuis 2019, l’école peut former les élus locaux aux thématiques du renouvellement urbain. Elle a ainsi mis en place trois parcours de séminaires spécialement conçus pour eux. Ils abordent la mise en œuvre d’un projet de renouvellement urbain, la diversification (mixité sociale et fonctionnelle, diversification de l’habitat…) et l’innovation inclusive.
L’école organise régulièrement des séminaires sur des thématiques liées à l’actualité telles que la fracture urbaine et les replis sociaux. Le séminaire
« Autrement ailleurs », quant à lui, propose d’aller voir ce qui se fait dans d’autres pays. En 2021, des sessions sont programmées à Porto, à Copenhague ou à la biennale d’architecture de Venise.