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Vie de l'Agence, Etat d'avancement du NPNRU

Olivier Klein et Nicolas Grivel : "Les moyens complémentaires, un gage de confiance envers l'ANRU"

Olivier Klein, président de l’ANRU, et Nicolas Grivel, directeur général de l'ANRU, reviennent sur l’augmentation du budget du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU), mais aussi sur l'actualité de la transformation des quartiers pilotée par l'Agence.

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Le Premier ministre a annoncé un abondement de 2 milliards d’euros supplémentaires au budget du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain le 29 janvier dernier. Qu’est-ce que cela signifie pour les quartiers ?

Olivier Klein : C’est d’abord une grande marque de confiance envers l’Agence, les collectivités locales et les bailleurs sociaux qui portent les projets de renouvellement urbain sur le territoire. Nous avons montré collectivement qu’un euro supplémentaire dépensé dans un projet de renouvellement urbain est un euro utile qui change profondément et durablement la donne dans ces quartiers qui en ont tant besoin. La mobilisation des élus a été particulièrement utile pour porter ce message au plus haut et nous sommes ravis que cela ait été entendu et compris. Au-delà de cette mobilisation importante de l’État, la mise en œuvre de ces moyens complémentaires n’aurait pas été possible sans la conviction forte de nos autres partenaires financeurs que sont Action logement et les bailleurs sociaux, qui sont également particulièrement engagés pour réussir à amplifier la mixité sociale
et à transformer les conditions de vie des habitants.

Olivier Klein : Nous échangeons beaucoup avec les élus, peut-être même encore plus dans cette période particulière.

Comment les moyens supplémentaires vont-ils être alloués aux projets portés par les collectivités locales et les bailleurs sociaux ?

Nicolas Grivel : Le gage de confiance que nous avons reçu nous incite à poursuivre sur la même voix en matière d’utilisation de ces 2 milliards d’euros supplémentaires. Le NPNRU devient un programme à 12 milliards d’euros et pas à 10 + 2 milliards d’euros. Nous n’allons donc pas relancer d’appel à projets pour allouer ces ressources. Nous connaissons les projets, leurs enjeux et leurs besoins prioritaires, mais les sollicitations locales doivent être confirmées, affinées et nous être transmises pour les élus. Ce n’est peut-être pas spectaculaire mais c’est cohérent avec notre façon de travailler depuis la création de l’ANRU et c’est une méthode bien connue et acceptée par les élus locaux et par nos partenaires.

Olivier Klein : Nous échangeons en effet beaucoup avec les élus, peut-être même encore plus dans cette période particulière. La proximité de l’ANRU avec eux est dans l’ADN de l’Agence, ils doivent savoir qu’ils peuvent compter sur nous et comprendre notre mode de fonctionnement.

Nicolas Grivel : Le Premier ministre nous a fixé l’objectif que les chantiers soient lancés dans au moins 300 quartiers d’ici à fin 2021. Il sera assurément tenu.

Quel est l’état d’avancement du NPNRU à ce jour ?

Nicolas Grivel : Les projets de transformation de 90 % des quartiers que nous accompagnons sont validés et plus de 10 milliards d’euros de financements que nous leur avons alloués sont aujourd’hui mis à disposition des collectivités et des bailleurs sociaux. Les moyens complémentaires dont nous disposons désormais vont grandement faciliter la validation des quelques projets restant en discussion, en particulier en Île-de-France, dans les Bouches-du-Rhône et dans les Antilles, où les attentes sont légitimement très importantes. C’est maintenant aux collectivités locales et aux bailleurs sociaux de lancer sans attendre les travaux, ce qui est le cas dans la grande majorité des quartiers. Le Premier ministre nous a fixé l’objectif que les chantiers soient lancés dans au moins 300 quartiers d’ici à fin 2021. Il sera assurément tenu.

Après L’appel à projets « Quartiers fertiles » (agriculture urbaine) lancé l’année dernière, l’ANRU lance avec ses partenaires la démarche « Quartiers productifs » (développement économique). L’ANRU semble se donner une ambition grandissante pour stimuler l’innovation dans les quartiers autour de certaines thématiques. Qu’en est-il ?

Olivier Klein : L’ambition n’est pas nouvelle mais elle devient peut-être plus concrète ces derniers mois. Ça s’explique en partie par le fait que ces sujets sont souvent directement liés aux opérations qui sortent de terre en ce moment dans le cadre du renouvellement urbain plus traditionnel. Nous ne poussons pas à l’innovation pour le plaisir d’innover mais parce que cela permet de rendre la transformation des quartiers encore plus profonde. Quand nous encourageons l’agriculture urbaine par exemple, c’est parce que c’est créateur d’emplois, de lien social, d’une meilleure alimentation, et en même temps parce que cela peut permettre de répondre à des problèmes d’occupation temporaire de friche urbaine. Quand nous travaillons sur le développement économique, c’est parce que l’activité et l’emploi sont des leviers indispensables pour changer la vie des habitants et permettent de créer de la mixité en faisant venir dans le quartier des travailleurs qui n’y passaient jamais…

Nicolas Grivel : Nous avons en effet été très impressionnés par l’appétence des collectivités locales pour ce genre d’appel à projets malgré le contexte sanitaire qui aurait pu les faire passer au second plan. Nous n’allons pas verser dans le « tout appel à projets » car la rénovation des quartiers doit se faire à une échelle globale, mais nous n’excluons pas de stimuler la prise d’initiatives sur certaines thématiques pour lesquelles on pressent une appétence des élus et des bailleurs qui ne demande qu’à être encouragée. Je pense par exemple à des initiatives pour répondre toujours davantage au sujet structurel de l’accès aux soins dans les quartiers.

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